Conte(s) inouï(s)

Le processus est expliqué ci-dessous.

 

Pour en lire des retranscriptions :

Lune c'est l'autre

Amnésie, lampadaire et chapeau de paille

 

Le processus du « conte inouï »

 

Il s'agit d'un processus de création collective d'histoire(s).

 

Ludique, la création se fait dans l'instant : l'histoire apparait au fur et à mesure, sans construction à priori, ni délibération, ni retour en arrière.

 

C'est un dispositif simple et puissant, dont l'enjeu est, non pas de produire, au sens d'inventer, mais d'inviter puis d'accueillir une histoire qui va naitre là, de nous.

 

Avènement donc, d'une histoire dont le premier auditeur, décisif, est un conteur, rodé à des pratiques de création en temps réel.

 

 

 

 

 

Très succinctement, j'appelle l'histoire à venir, élément par élément (un à la fois, c'est capital), avec cette règle d'or — souvent la seule que j'explicite — que la personne qui vient de fournir un élément quel qu'il soit ne peut fournir le suivant, même s'il s'agit d'une précision à apporter.

 

Bien que je n'apporte personnellement aucun élément narratif (« je ne connais pas cette histoire »), mon rôle est central.

 

1. J'introduis l'activité et, le cas échéant, le thème et/ou les autres contraintes choisies par l'organisateur.

 

2. J'appelle les éléments de l'histoire. Mon leitmotiv : « Et alors ? »

 

3. J'accepte (presque toujours) ou refuse (exceptionnellement) les propositions. Je les redis.

 

4. Je régule les interventions, bien entendu.

 

5. À l'occasion, je résume, reprends tout ou partie de l'histoire déjà née, je sollicite l'histoire en m'interrogeant à voix haute.

 

6. Je gère le temps et le rythme et, le moment venu, j'invite l'histoire à se conclure.

 

7. Selon le temps disponible et les choix opérés avec l'organisateur, je la redis d'une traite, tout de suite ou plus tard.

 

8. Facultativement, j'en communique une version audio ou écrite après coup.

 

 

 

 

 

Le mieux, à ce stade, est de lire ou d'écouter « Lune c'est l'autre », en gardant à l'esprit les conditions de sa naissance : apparue telle quelle, d'une traite, en 20 à 30 minutes, dans le cadre d'un cabaret tout public, enfants et adultes mêlés, selon le dispositif présenté ici.
En l'occurrence, c'était au Centre de Partage à Avioth (Meuse, France). En 2010 ou un peu avant.

 

 

 

Bien entendu, la rédaction finale, réalisée ensuite, sans modifier le conte, lisse et homogénéise l'expression et cela est de mon fait, même si j'ai eu bien peu à changer. De même, le titre est de moi et est venu après coup.

 

 

 

 

 

Après cela, j'espère que tu partageras mon enthousiasme à constater que l'essence des contes s'y manifeste, malgré que — ou plus probablement parce que — nul ne se préoccupe de l'y injecter.

 

L'enjeu est donc aussi pour le public — en plus de l'émerveillement dû à l'émergence d'une histoire, de la jubilation propre à une telle interaction créative et de l'éventuel approfondissement d'une thématique — d'expérimenter l'intime familiarité entre le conte et nous tous, public autant que conteurs.

 

 

 

 

 

Si davantage de détails concernant cette pratique t'intéresse, lis la suite.

 

Mais peut-être tireras-tu plus d'enseignements des enregistrements audio que je tenterai de poster bientôt.

 

Vois éventuellement ici et si tu es organisateur.